Entre joie de ce droit au mariage pour les citoyens homosexuels et les responsabilités de demeurer dans l’action.

Entre joie de ce droit au mariage pour les citoyens homosexuels et les responsabilités de demeurer dans l’action.

A Bordeaux, le 4 Mai 2013.

Après le vote donnant droit au mariage pour les couples de même sexe, et l’agression subi par le Go-West à Bordeaux nous rencontrions le Maire de Bordeaux, Alain Juppé, pour faire un point constructif sur ces actualités.

Rappelons que le bar gay Go-West a subi une attaque de deux hommes cagoulés avec armes à feu qui a débouché sur le passage à tabac de l’un des patrons à coup de crosse de révolver. Cette attaque le soir d’une manifestation d’opposants au mariage pour tous marque la volonté d’imposer leurs idées par la terreur.

Nous avons reçu les remerciements du Go-West pour l’action fil rouge que nous avions mis en place ; incitant nos sympathisants et adhérents à leur porter des fleurs, y prendre un verre, afin de montrer que nous faisons bloc et que la peur n’est pas et ne sera pas dans notre camp.

Gaylib était également au sit-in devant le palais de Justice de Bordeaux afin que cette hausse des agressions cesse.

A ce titre la Mairie de Bordeaux a reçu les associations militantes avec les représentants du centre associatif du Girofard (présents : la LGP, Glimpy, Wake Up, les enfants arc en ciel, HES, le SNEG, SOS-homophobie, et Gaylib)

En préambule Alain Juppé tenait à préciser qu’il appliquerait, bien sûr, la loi dans l’esprit républicain qui est le sien. Il rappelait alors au sujet de ces agressions son attitude inchangée « ce sont des actes barbares insupportables autant qu’intolérables ».

Ci-dessous les 5 points d’avancement prioritaires amenés de manière unitaire à cette réunion et les réponses du Maire de Bordeaux :

1/ La sécurité
Où nous avions recensé les menaces reçues par des associations partenaires de la lutte pour l’Egalité des droits (sans être des associations homosexuelles ou trans), comme la maison des femmes par exemple.
>> En réponse, une cellule de veille a été créée autour de contacts municipaux afin de cibler les patrouilles de police dans la ligne de ce qui est déjà fait à la Mairie depuis des années.

2/ La visibilité
Nous demandions une communication plus marquée et plus engagée de la ville de Bordeaux dans les événements LGBT.
>> Le Maire nous donne un accord de principe en réponse à nos propositions pour prendre la parole à ce sujet dans le bulletin municipal et le Bordeaux Magazine. Les subventions du festival Cinémarge sont revues à la hausse, un Prix Bordeaux pour l’Egalité est lancé, et avec l’office de tourisme un parcours du Bordeaux Gay est en train d’être mis en place.

3/ De la Pédagogie
Sur ce point nous proposons une formation des agents municipaux au niveau des services concernés (accueil, état-civil, services scolaires, polices municipales, ATSEM, personnel des crèches etc…)
>> L’équipe autour d’Alain Juppé ainsi que le Maire a répondu favorablement à cette demande, rappelant que les formations étaient facultatives et que rien ne contraignait les agents à les suivre mais que le nécessaire sera fait avant l’été.

4/ La Vigilance
Nous avions demandé la réactivation des dispositifs municipaux de veille et d’alerte contre toutes les discriminations (Cobade). Et suite à la présence de l’élue aux associations et à la diversité de la Mairie de Bordeaux aux manifestations contre le droit au mariage des couples de même sexe, il y avait eu des réactions et des propos violents en son encontre dans le tissu associatif Bordelais et Girondin. Alors qu’Anne Brézillon était présente à cette réunion, c’était pour nous l’occasion de marquer notre surprise et notre déception, et pour elle d’expliquer les raisons de sa présence à cette marche, en fin de réunion Madame Brézillon concédera qu’elle a été aussi choquée par certains mots d’ordres de ces manifestations.

5/ La Solidarité
Sous le projet de Girofard nous demandions la signature de la Mairie de la charte d’accueil à l’intention des commerces Bordelais qui avaient reçu le prix de l’innovation associative de la ville en 2011.
>> Le Maire s’est alors engagé à provoquer une réunion avec la ronde des quartiers afin d’y répondre.
Une participation à la journée mondiale contre l’homophobie est prévue par des élus de la Mairie, et si la préfecture n’y a pas donné de suite favorable la mairie c’était joint à notre collectif pour demander que tous les motifs de déportations soient cités lors de la commémoration qui avait lieu au fort du Hâ.

Point important, la Mairie est prête à offrir un logement social sous la forme de ce qui se fait à Marseille et dans d’autres villes via l’association Le Refuge. Ce logement servira à accueillir des jeunes exclus de leurs familles du fait de leur sexualité, sur le modèle de ce qui est déjà fait à Bordeaux par des élues comme Alexandra Siarri ou Anne Marie Cazalet pour la protection des femmes battues.

Cette réunion avait un objectif constructif, et de proposition concrète dans lequel Gaylib s’inscrit totalement, au delà des discours de belles intentions, nous allons vers des dispositifs factuels mesurables et évaluables. C’est pourquoi il a été convenu de se revoir, autour d’Alain Juppé et de ses équipes, sous la forme d’un collectif identique sous trois mois. Nous pourrons alors mesurer les actions et en proposer de nouvelles.

Si le combat pour le mariage a été gagné, il reste beaucoup à faire, notamment sur les grands items précédemment cités.

Gaylib reste attentif aux faits, nous restons mobilisés pour demeurer une force majeure de propositions dans le tissu LGBT. Pour que le bien vivre ensemble (tous ensemble) soit un fait à Bordeaux, mais aussi pour toute la région.

Fidèlement,

Julien Diez
Délégué Régional de Gaylib pour l’Aquitaine

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