Cher(e)s ami(e)s,
Les 18 et 25 novembre prochains, notre mouvement, l’UMP, fondée par Alain Juppé en 2002, élira sa nouvelle équipe dirigeante et mettra fin aux fonctions de Nicolas Sarkozy, qui était formellement resté Président du mouvement pendant la durée de son mandat.
A quelques heures de la date limite du dépôt des parrainages – chaque candidat devant se prévaloir au minimum de près de 8000 soutiens d’adhérents pour présenter sa candidature, GayLib vous propose un état des lieux des positions prises par les supposés candidats à la fonction de Président de l’UMP.
Cet état des lieux n’a pas vocation à constituer une prise de position de GayLib dans la compétition interne qui s’engage, ce d’autant que nous ne savons pas formellement qui seront les candidats confirmés à la fonction. Il sera temps, lorsque les candidats confirmés seront présents de nous exprimer de nouveau. Il s’agit d’un état des lieux de l’expression publique des candidats sur nos sujets, à vous de vous forger votre propre opinion.
– François FILLON : Contre le mariage et la filiation au nom de « la sécurisation de la famille » mais pour une amélioration du PACS
L’ancien Premier Ministre du Président Sarkozy a exprimé sa position lors de la campagne pour la réélection du Président de la République, le 3 février 2012. A l’occasion d’un entretien télévisé avec le journaliste David Pujadas, François Fillon a justifié son point de vue de la manière suivante : «Je considère qu’on peut encore faire des efforts pour répondre à la demande légitime des couples homosexuels qui veulent avoir toute leur place dans la société, poursuit-il, et je considère qu’on a encore des efforts à faire dans ce sens. Mais l’institution du mariage a un objectif, qui est celui de la sécurisation des enfants. C’est un objectif qui ne me paraît pas compatible avec les couples homosexuels, je l’ai toujours défendu. En revanche, je suis favorable à ce que l’on aille beaucoup plus loin que ce qui a été fait aujourd’hui dans ce qui est le pacs et qui pourrait être considérablement amélioré, avec notamment une cérémonie en mairie. C’était un sujet dont on avait déjà débattu au début du quinquennat. C’est un sujet qui sera certainement au cœur de la campagne présidentielle.»
Sauf surprise, la profession de foi du candidat à la Présidence de l’UMP devrait reprendre cette position.
– Jean-François COPÉ : Contre après avoir hésité et « ouvert au dialogue »
Le Secrétaire Général de l’UMP et ex-ministre du budget de Jean-Pierre Raffarin a connu plusieurs phases. D’abord hostile au mariage pour les couples de même sexe, il avait par la suite émis une réserve. En avril 2010, ce dernier demandait « le temps de la réflexion » et ajoutait au sujet du mariage « j’y étais hostile, aujourd’hui je ne sais plus ».
Toutefois, le 1er juillet 2012, M. Copé a semblé fermer la porte au mariage et à l’adoption en choisissant néanmoins ses mots, de sorte que sa position ne semble pas totalement arrêtée aujourd’hui. Car si M. Copé estimait à titre personnel que « ma position est de ne pas y être favorable (au mariage), parce que je pense qu’aujourd’hui le débat est un débat très complexe, qui engage aussi la réflexion sur la famille. Derrière la question du mariage homosexuel se pose la question de l’adoption. Et sur tout cela, j’ai exprimé un certain nombre de réserves et d’interrogations. », Jean-François Copé estimait par ailleurs « ne pas être fermé au débat et d’ailleurs un certain nombre de mes amis ont déclaré qu’ils y étaient favorables, ce sont des positions respectables ».
La question est désormais de savoir si cet esprit de dialogue sera repris dans la profession de foi du candidat et selon quelles modalités
– Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET: Contre le mariage mais pour une amélioration du PACS et sa célébration en mairie.
L’ancienne ministre de l’écologie et Porte-Parole du candidat Nicolas Sarkozy est l’une de celles qui a exprimé un point de vue très complet sur la question du mariage, et de la filiation en général que vous pouvez retrouver sur le lien suivant : http://nkm-blog.org/a-propos-du-mariage-homo/
Dans ce billet Nathalie Koscisuko-Morizet admet être défavorable au mariage et à la filiation pour des raisons qui tiennent aux représentations qu’elle se fait des besoins de l’enfant. Elle ne nie en revanche pas le besoin d’améliorer la situation faite aux couples de même sexes.
Elle admet par ailleurs le caractère « provisoire » de ses conclusions. Sa position, très récente, devrait être intégralement reprise.
– Bruno LEMAIRE : pour un débat militant national sur le sujet
L’ancien ministre de l’Agriculture et ancien Directeur de cabinet de Dominique de Villepin, actuel député de l’Eure est réputé avoir un point de vue plutôt « pro-droits ». La presse avait notamment fait savoir qu’il avait pris une position très défavorable à Christian Vanneste lors de l’examen de son investiture comme candidat UMP aux élections législatives. Toutefois, l’expression publique de M. Lemaire sur le sujet est prudente mais ouverte.
Dans un billet publié sur son blog et intitulé « la politique change », Bruno Lemaire évoque – entre autres sujet – la question du mariage gay en ces termes : « Je prends volontairement un sujet qui fait débat entre nous : le mariage homosexuel. Nous savons que nous aurons à prendre position sur ce sujet, puisque la majorité socialiste entend faire adopter un projet de loi sur le mariage homosexuel et l’adoption par des parents de même sexe dans les prochains mois. Que faisons-nous ? Nous définissons de Paris une position pour tous les élus et adhérents ? Ou bien nous organisons une consultation de tous les militants à l’échelle nationale ? Je trouve que ce sujet, qui engage une vision de notre société, du couple et de la famille, mérite non seulement un vrai débat, mais une consultation de tous les militants ».
M. Lemaire soutiendra cette position s’il est candidat.
– Xavier BERTRAND : contre le mariage et la filiation au nom des valeurs fondamentales de la société
L’ancien Ministre du Travail de Nicolas Sarkozy et ancien secrétaire général du mouvement majoritaire, semble ne pas souhaiter être candidat, il a toutefois réuni les parrainages selon ce qu’il a exprimé publiquement.
Xavier Bertrand est très défavorable à l’ouverture du mariage aux couples de même sexe et donc à la filiation. Il a exprimé à plusieurs reprises ce point de vue. Son expression publique la plus complète date du 4 juillet dernier. Interrogé par un journaliste de France Info, M. Bertrand expliquait : « Je pense pour ma part qu’il faut savoir préserver les institutions. Le mariage est une institution et il faut faire la différence entre l’institution qu’est le mariage – et pour moi c’est un homme et une femme –, et notamment l’union civile, le contrat d’union civile. Le pacs existe, est-ce qu’il y a des évolutions nécessaires? Oui, je le pense, mais il faut faire la différence entre le mariage et les autres formes d’unions.
Monsieur Bertrand justifie cette position par les « valeurs » et les « piliers » de la société, et d’expliquer que lorsque « l’on commence à affaiblir les repères, quand on commence à affaiblir les piliers, il ne faut pas s’étonner qu’il y ait une perte de sens dans l’ensemble de notre société », avant d’ajouter qu’il accepte les autres conceptions à ce sujet mais ne les partage pas.
– Henri GUAINO : contre le mariage et l’adoption
Ancien conseiller spécial du Président de la République, M. Guaino est extrêmement défavorable à l’acquisition de droits nouveaux pour les couples de même sexe.
M. Guaino n’a pas publié d’argumentaire sur le sujet, il estimait cependant, en marge d’une interview accordée par le Chef de l’Etat au journal Têtu, que le devoir d’un chef d’Etat est de protéger la nation contre « la déchirure » parmi lesquelles le mariage pour les couples de même sexe semble figurer. S’il n’a pas publiquement évoqué la question de la filiation, il semble dès lors évident qu’il y est défavorable.
– Les autres prétendants :
Julien AMADOR, Philippe HERLIN et Jean-Michel SIMONIAN, tous trois officiellement déclarés n’ont pas fait connaître d’expression publique sur ces sujets.
Vous êtes adhérents ou sympathisants de GayLib, notre devoir est de peser et donc de voter lors des élections de notre mouvement, en Novembre prochain. GayLib sera attentif aux déclarations des membres de notre famille politique et vous en informera en tant que de besoin.
Amitiés associatives,
Vincent VIOLLAIN, Président Délégué de GayLib en charge des régions et
Catherine MICHAUD, Présidente de GayLib
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