Après l’avis négatif de la Commission Nationale Consultative des droits de l’Homme (CNCDH) sur le projet de loi visant à réprimer les propos homophobes et sexistes, le gouvernement et GayLib sont déterminés à faire adopter l’essentiel des dispositions de ce texte.
A cet effet, le gouvernement a présenté, le 22 novembre, 4 amendements au projet de loi relatif à la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations actuellement en discussion au Sénat. Ces amendements reprennent la totalité des articles du projet de loi initial. Ils élargissent également la répression des propos sexistes aux injures et aux diffamations, ce qui correspond à ce que nous souhaitions ainsi que de nombreuses associations.
Il est pris en compte l’observation de la CNCDH visant à préserver la liberté de débat, que bien évidemment nous n’avons jamais souhaité entraver, dès lors qu’elle respecte la dignité et l’égalité de nos concitoyens gays et lesbiens. Ainsi, les provocations aux discriminations sont encadrées par les dispositions des art. 225-2 et 432-7 du code pénal qui évoquent notamment l’orientation sexuelle.
Au final, ce texte sera adopté plus rapidement qu’il n’était prévu. Son existence souligne que les accusations, proférées par certains ainsi que par la CNCDH, d’un risque de communautarisme accru et d’atteinte à la liberté d’expression ne sont que des fantasmes hypocrites et sans fondement.
Il ne sera donc pas dit, dans notre pays, que le fait d’injurier un gay sera une forme aboutie de liberté d’expression. Ces derniers jours, GayLib a multiplié ses interventions afin que ceci puisse devenir une réalité dans un pays moderne et libéré sur sa perception de l’homosexualité, n’en déplaise à certains.
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