Ouvrir le débat sur l’accès au mariage civil aux couples de même sexe

Ouvrir le débat sur l’accès au mariage civil aux couples de même sexe

Un récent sondage, paru dans l’hebdomadaire « Elle », rappelle que près de 64 % de la population se dit favorable à l’ouverture du mariage civil aux couples homosexuels. Rappelons qu’elle n’était que de 55 % il y a un an.

Le Traité d’Amsterdam, entré en vigueur dès 1999, recommande l’égalité de traitement entre tous les couples, de sexe différent ou non. Ainsi, la France a le devoir d’ouvrir le mariage civil à tous les couples de même sexe, comme le font naturellement plusieurs pays européens.

Dès le mois de juillet 2003, GayLib avait fait part au premier Ministre, lors de l’entretien que celui-ci avait bien voulu lui accorder, de son souhait de voir s’ouvrir un vaste débat sur cette question.

Au-delà des partis, et des déclarations opportunistes – avec sans conteste des arrières pensées purement politiciennes – des uns et des autres, l’avancée des droits civiques et de l’égalité républicaine pour tous les citoyens et citoyennes est souhaitable et inéluctable. Il est quand même surprenant de constater l’intérêt récent du Parti Socialiste pour le mariage gay alors même qu’en se lançant dans l’élaboration du PACS, en 1999, il avait tout fait pour éviter d’en parler…

L’accès au mariage civil pour les couples de même sexe marquerait une avancée considérable de la société contre l’homophobie. Il viendrait également mettre un terme à des discriminations qui n’ont pas lieu d’être dès l’instant où, il faut le rappeler, on ne fait pas le choix d’être homosexuel.

Rappelons également que le mariage civil n’est pas synonyme de procréation. De nombreux couples ont des enfants hors mariage et de nombreux mariés n’ont pas d’enfant. Le mariage civil est la reconnaissance, par la société et donc par l’Etat, de l’union de deux personnes s’aimant et désirant partager une vie commune. Lier automatiquement le mariage à l’adoption, c’est faire fi des nombreux couples gays et lesbiens qui souhaitent se marier sans avoir d’enfants. Pourquoi le leur interdire au nom d’une adoption qu’ils ne souhaitent pas nécessairement effectuer ? Chaque sujet doit être abordé distinctement car ils n’ont ni la même essence, ni les mêmes conséquences. Les couples gays et lesbiens forment également des familles, valeur à laquelle GayLib reste fortement attaché.

Le Pacs reste discriminatoire et est ancré dans notre paysage juridique. Par conséquent, il convient aussi de l’améliorer, car c’est un dispositif juridique qui peut satisfaire certains couples. Les gays et les lesbiennes représentent 5 à 6 millions de nos concitoyens et on ne peut continuer à les traiter différemment.

Le mariage, avec les droits et les devoirs qui l’accompagnent, est une des valeurs essentielles dans lesquelles se reconnaissent les adhérents de l’UMP, qui pour une majorité ne sont pas hostiles à cette évolution. C’est là l’occasion d’adresser un formidable message à plusieurs millions de nos concitoyens, à leurs amis et à leurs familles. A l’heure où le nouveau gouvernement parle de « cohésion sociale », voici une occasion historique d’affirmer, au sein de l’Europe, les Droits de l’Homme et nos valeurs d’égalité.

Comme François Baroin, Secrétaire général délégué de l’UMP, nous l’a proposé, GayLib fera en sorte que le débat indispensable à toute prise décision définitive, sur cette question, puisse se dérouler sérieusement et sereinement au sein de l’UMP.

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