Bordeaux, le 04/10/2011
Combien d’agressions homophobes pour que notre pays réagisse?
Mardi 20 septembre, un couple de jeunes hommes se tenait par la main sur le miroir d’eau à Bordeaux et subissaient les agressions verbales d’un petit groupe de jeunes. Leurs réactions ont été alors de s’embrasser. Répondant par l’Amour à une agression verbale gratuite, ce geste a eu pour effet de déclencher la fureur des agresseurs, qui s’en sont pris physiquement au couple, allant jusqu’à briser une bouteille de verre sur la tête de l’un des amoureux.
Comme si l’horreur ne suffisait pas, un jeune homme de 28 ans a été passé à tabac par son voisin le Dimanche 2 Octobre, alors que la victime avait signalé à la police les agressions verbales et les menaces dont elle avait été préalablement le sujet, signalements qui n’avaient pas donné lieu à poursuites. Il est aujourd’hui dans l’incapacité de travailler.
Le 28 Septembre une manifestation contre l’intolérance et l’homophobie avait pourtant eu lieu à Bordeaux. De nombreux élus de la majorité municipale, ainsi qu’une élue du Conseil Régional d’Aquitaine PS y avaient participé. Alain Juppé avait fait savoir que des solutions de surveillances ont été prises en complément des dispositifs déjà existants.
Nous regrettons l’attitude de l’élue PS du Conseil Régional, qui a tenté par son discours de faire de la récupération politique. Nous le regrettons d’autant plus que tout le monde sait, y compris les médiateurs de quartiers, que c’est depuis le passage du groupe « Sexion d’Assault » accueilli par le maire de Cenon PS, -contre l’avis d’autres maires de la CUB-, qu’une augmentation et une banalisation des agressions à caractère homophobe ont été enregistrées.
Rappelons qu’en août dernier, dans les Landes, un homme de 45 ans est mort d’une crise cardiaque, sous l’insistance de brimades homophobes de la part de son maire de village, selon toutes vraisemblances. L’homophobie tue et il est du devoir des tous les élus de prendre leurs responsabilités.
Plusieurs interlocuteurs nous rapportent que certains jeunes se sentant dédouanés par le discours de groupes comme « Sexion D’Assault », et l’absence de réactions de certains élus, peut-être par clientélisme, dont le Monsieur David Maire PS de Cenon, le Président du département Monsieur Madrelle (PS) ou de Madame Michele Delaunay (PS) au Grand Parc, conduisent aujourd’hui ces mêmes jeunes à croire qu’ils sont dans l’impunité quand ils agressent des citoyens sous prétextes de telle ou telle sexualité, réelles ou présumées.
L’urgence appelle une solution :
L’Egalité des citoyens, qu’ils soient homosexuels ou hétérosexuels !
Les LGBT* ne peuvent pas être moins bien traités par la société que les hétérosexuels. Si nous avons tous les mêmes devoirs, nous devons avoir tous les mêmes droits. Gaylib insiste sur le fait que seule l’Egalité des citoyens garantit à ses citoyens une forme de sécurité. En entretenant une différence dans le traitement qui est fait aux homosexuels, la République se rend coupable ! Parce qu’ainsi elle entretient une différence qui peut devenir le motif des agressions homophobes, par exemple.
Gaylib Aquitaine appelle solennellement les élus de tous bords à défendre l’Egalité entre citoyens. Gaylib rappelle à notre majorité qui lui reste peu de temps pour mettre en œuvre les promesses du programme UMP de 2006.
Julien Diez
Délégué régional Gaylib pour l’Aquitaine
*Lesbiennes Gays Bis et Trans
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