Christian Vanneste nous avait habitué à ses outrances répétées et volontaires contre les homosexuels. Outrances qui lui permettent au demeurant d’avoir une existence médiatique que son seul parcours politique par ailleurs très obscur ne lui aurait pas permis d’avoir.
Il vient cependant le 30 avril dernier de franchir une nouvelle étape en rapprochant dans son blog homosexualité masculine et pédophilie au travers d’un rhétorique bâtie autours du concept peu crédible d’«éphèbophilie».
Christian Vanneste semble décidément comme obsédé par les questions liées à l’homosexualité, qu’il aime à ressasser en permanence. Ainsi Gilles Bourdouleix, Président du très droitier CNI, parti auquel Christian Vanneste a brièvement appartenu et qui n’est pas connu pour ses positions progressistes en matière de droits LGBT, parlait d’ «obsession homophobe de Christian Vanneste».
Quelles que soient les raisons de cette étrange obsession, il convient de regarder de plus près ce concept d’éphèbophilie. Ainsi les homosexuels masculins dans leur ensemble seraient censés aimer les hommes jeunes (les éphèbes), ce qui justifie qu’on fasse le rapprochement entre homosexualité et pédophilie. CQFD.
Or le gout des hommes jeunes chez les homosexuels n’est évidement pas plus répandu que celui des femmes jeunes chez les hétérosexuels.
Je dirais même qu’il est beaucoup plus fréquent chez les hétérosexuels, qui ont érigé la jeunesse de la femme en parangon de beauté. Et quand un homme marié de 50 ans trompe sa femme (il parait que cela arrive aussi chez les hétéros), c’est rarement avec une femme de 50 ans… Personne ne songe cependant, à juste titre, à faire un rapprochement sordide entre le gout de certains hétéros pour les femmes jeunes avec la pédophilie.
A l’inverse, la culture homo dominante depuis les années 70 glorifie plutôt l’homme viril, moustachu (le clone des années 70), musclé et puissant (le musclor des années 90), ou barbu et rustique (le bear des années 2000), quand ce n’est pas un mélange des 3. Et certainement pas le jeune éphèbe à boucle dorée qui ne semble subsister que dans l’imaginaire de ceux qui ne connaissent rien à nos modes de vie, mais que nos modes de vie font apparemment beaucoup fantasmer.
En rapprochant ainsi homosexualité et pédophilie, Christian Vanneste se place en dehors du débat républicain, et stigmatise une fois de plus les homosexuels, en les comparant cette fois à des criminels.
En se plaçant à ce point en dehors du camp de la République, Christian Vanneste soulève encore une fois la question de son appartenance à notre famille politique.
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