Des commissaires politiques séviraient-ils parmi les organisateurs de la Gay Pride ? La question mérite d’être posée depuis que nous avons appris avec stupéfaction, à l’occasion de la conférence de presse de présentation de la prochaine marche des fiertés, que l’Inter-Lgbt avait indiqué que :
· Les représentants de l’UMP et de l’UDF seront exclus du premier rang du carré de tête au motif que ces partis ne s’étaient pas engagés à adhérer totalement au mot d’ordre de la marche. A la date de la conférence de presse, seuls les Verts semblaient remplir cette condition…
· Cette manifestation avait vocation à être « fortement anti-gouvernementale ».
GayLib considère qu’il s’agit là d’une faute inexcusable des organisateurs de la Gay Pride parisienne. En effet :
· Affirmer que la manifestation prendra une tournure « fortement anti-gouvernementale » revient à faire croire que rien ne s’est passé depuis 2002. L’aggravation des sanctions pénales encourues pour agression homophobe, la création de la Halde voulue par Jacques Chirac, la pénalisation des propos homophobes qui était une priorité de Jean-Pierre Raffarin ou encore le lancement de l’amélioration du Pacs sont ainsi superbement ignorés.
· De nombreux élus et militants se battent au sein de l’UMP, et Nicolas Sarkozy au premier rang d’entre eux, pour l’égalité des droits des gays. Alors pourquoi blesser celles et ceux qui se battent pour la cause des gays, notamment à droite, en leur imposant un ostracisme aussi révoltant que dépassé ?
Aussi, nous ne pouvons décemment pas faire la fête et défiler dans ce contexte. Pour la première fois nous ne nous joindrons pas cette année à la Gay Pride dont nous dénonçons la politisation et la récupération de plus en plus forte. En effet, les 500 000 personnes qui défileront samedi ne seront pas là, dans leur immense majorité, pour manifester contre le gouvernement.
Cette Gay Pride aurait dû être l’occasion de reconnaître l’action de tous ceux qui agissent pour les droits des gays sans jeter d’ostracisme sur certains d’entre eux.