
Lutte contre les LGBTIphobies dans l’Enseignement Supérieur : où en est-on en 2025 ?
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR) a publié en mars 2025 les résultats d’un questionnaire national sur la lutte contre les LGBTIphobies dans les établissements d’enseignement supérieur et de recherche (ESR). Ce diagnostic est crucial pour améliorer la politique nationale contre les discriminations anti-LGBT+.
Des avancées, mais des pratiques encore inégales
76 % des établissements interrogés intègrent la lutte contre les LGBTIphobies dans les missions égalité, mais seulement 60 % l’ont incluse dans leur plan d’action. La prise en compte de la diversité des familles reste insuffisante : seuls 41 % des établissements ont adapté leurs formulaires administratifs pour inclure des mentions plus inclusives comme « parent » ou « représentant légal » au lieu de « père/mère ».
Communication et espaces inclusifs
70 % des établissements adoptent un langage inclusif dans leurs communications internes, mais ces pratiques varient selon les supports. Concernant les infrastructures, 61 % proposent à la fois des toilettes mixtes et genrées, tandis que les vestiaires genrés restent majoritaires.
Prévention et formation : des efforts à poursuivre
La moitié des établissements organisent des formations sur les LGBTIphobies pour les personnels et les étudiant·e·s. Néanmoins, seuls 30 % abordent spécifiquement la transphobie et la transidentité. Les campagnes de sensibilisation (affiches, conférences, théâtre-forum, etc.) sont présentes dans 61 % des structures.
Des partenariats associatifs sous-exploités
46 établissements collaborent avec des associations LGBTI+, et 17 soutiennent financièrement des associations étudiantes via le FSDIE. Pourtant, ces partenariats restent à renforcer pour un maillage plus efficace avec le tissu associatif local.
Respect de l’identité de genre et procédures administratives
64 % des établissements possèdent une procédure dédiée à la modification du prénom et du genre d’usage des étudiant·e·s, mais les délais de traitement dépassent un mois dans un tiers des cas. Les systèmes informatiques présentent encore des limites (impossibilité de supprimer le titre de civilité, absence d’option pour les genres non-binaires, etc.).
Pour les agents et agentes, la situation est plus préoccupante : seuls 28 établissements disposent de procédures spécifiques et moins de la moitié permettent l’ajout d’un prénom d’usage ou la modification de la civilité dans leurs outils RH.
Gaylib appelle à la généralisation des bonnes pratiques et à la mise en œuvre effective de dispositifs plus inclusifs pour tou·te·s les étudiant·e·s et personnels LGBTI+. Il est impératif que chaque établissement d’enseignement supérieur s’engage pleinement en faveur de l’égalité, de la sécurité et du bien-être de chacun·e, en passant de l’intention à l’action. C’est à ce prix que nous pourrons garantir un environnement universitaire respectueux, ouvert et véritablement inclusif, où la diversité est perçue comme une richesse et non comme un obstacle.
